Fondamentale ou appliquée, la recherche ne peut ignorer les forces qui mobilisent la marche des peuples, répondent aux aspirations des masses, et rythment la vie quotidienne des populations.
La notion de développement coïncide avec ces préoccupations. La recherche-développement dès lors signifie d’abord l’identification des données d’une civilisation, d’une culture, la prise en compte des solutions originales déroulées tout au long de l’histoire pour faire face aux grandes questions de la vie en partant du stock patrimonial, entendu comme bagage formé par l’accumulation des traditions, des techniques et des principes de vie.
Cette tâche est celle à laquelle se consacre le CERDOTOLA, Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines : d’abord scruter le sens profond de l’héritage, de la tradition des peuples ; ensuite développer les mécanismes de la connaissance de cet héritage dans toutes ses dimensions, enfin dévoiler les pierres d’attente dissimulées dans l’héritage et actionner le désir de les modéliser dans la quête compétitive des peuples pour une expression spécifique en situation globale.
Pour cela un programme complet et diversifié de recherche a été conçu et élaboré, intégrant la recherche de terrain et de studio, l’analyse de laboratoire, la diffusion en ligne, la production de supports, de manuels d’enseignement et de guides pour les animateurs et les experts en développement, enfin la mise en circulation des résultats au travers des medias et sur les marchés culturels régionaux et internationaux.
Mais la connaissance et la diffusion préludent à l’appréciation. Bien plus, elles suscitent des vocations et soutiennent la créativité des jeunes, une créativité dynamique qui assure le renouvellement de l’héritage en même temps que son enrichissement dans un environnement nouveau.
Pour la réussite d’une telle entreprise, la révision des programmes et des méthodes de recherche s’imposait : le Secrétariat Exécutif du CERDOTOLA l’a fait. Par la suite, restait à assurer l’adaptation des structures et repenser les profils de leurs animateurs, dans le souci de rendre performantes les nouvelles orientations adossées sur une organisation et une gouvernance modernes.
De nouveaux statuts ont été proposés et adoptés. Un nouveau règlement intérieur a été défini ; une relecture des stratégies d’action a été rigoureusement menée pour tirer d’une léthargie – somme toute compréhensible au terme d’une longue période de plus de trente années de vie – un Centre régional de documentation sur les traditions orales et les langues africaines essoufflé, et de ses cendres faire émerger un Centre international ouvert et dynamique.
D’emblée, de nouvelles considérations sont apparues, dictées par un environnement également nouveau dans le domaine de la recherche et imposées par une vision actualisée de la mission culturelle dégagée par la démarche des peuples en quête d’un développement maîtrisé et durable. D’où la nécessité de redéfinir l’objet comme le niveau de la recherche, l’étendue des domaines et la nature des acteurs.