Conformément aux dispositions des articles 6 et 15 de ses statuts, l’Académie Africaine des Langues (ACALAN) vient d’organiser, du 8 au 9 décembre 2016, une réunion de son Comité scientifique et technique à son siège à Bamako, en République du Mali.

L’objectif de la réunion était d’examiner les activités de l’ACALAN, en tenant compte de son plan d’action.

Le Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA, le Pr. Charles BINAM BIKOI, y a pris une part active en sa qualité de membre dudit Comité scientifique et technique. En effet, il faut le rappeler, l’ACALAN et le CERDOTOLA sont à la croisée des chemins dans leur histoire en tant qu’institutions africaines ayant un mandat dans la promotion des langues africaines. Déjà, du 9 au 11 octobre 2007 à Yaoundé, ils co-organisaient une Conférence régionale avec pour thème : « Le rôle des langues transfrontalières et la place des langues de moindre diffusion en Afrique Centrale », puis une seconde, « la réunion d’experts sur le projet Atlas linguistique de l’Afrique », du 12 au 14 décembre 2012 toujours à Yaoundé. Cette dernière réunion avait été précédée par d’autres rencontres techniques consacrées à la préparation d’un projet global d’Atlas linguistique de l’Afrique dédié à l’ensemble du continent.

A ce propos, le CERDOTOLA, pionnier en la matière, avait, dès sa création en 1977, mis en place puis assuré la coordination d’un certain nombre de projets linguistiques en partenariat avec l’ACCT (Agence de coopération culturelle et Technique), notamment le projet ALAC (Atlas linguistique de l’Afrique Centrale)  et le projet LETAC (Lexiques thématiques de l’Afrique Centrale). La plupart de ces projets ont connu un aboutissement satisfaisant avec la publication d’atlas linguistiques pour cinq pays (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo et la RDC) dès l’année 1983. Les lexiques thématiques (activités économiques et sociales) ont été publiés en sept langues de la sous-région Afrique Centrale : sango (RCA), sara ngambay (Tchad), basaa (Cameroun), ikinyarwanda (Rwanda), ciluba, monokutuba et kishahili (RDC).

En 1984, des projets dits de deuxième génération ont été lancés notamment les projets DIMO (Dictionnaires monolingues), les projets LEXIS (lexiques spécialisés), le projet DYLAN (dynamique des langues) et le projet DELAN (Description Systématique des langues).

En 2010, le CERDOTOLA a vu son statut de Centre Régional muer en Centre International. Fort de cette nouvelle orientation, le CERDOTOLA, mettant en œuvre son Programme-cadre scientifique, Axe 4 intitulé : Langues et développement, s’est lancé dans le gigantesque programme Atlas linguistique de l’Afrique dont la phase pilote a permis les éditions nouvelles de l’Atlas linguistique de RDC (2010), et de trois volumes du paysage linguistique du Cameroun (2012).

C’est à mettre en valeur cette vaste expertise établie que le Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA a décidé de se déployer aux côtés de l’Institution spécialisée de l’Union Africaine, en tant que point focal régional de l’ACALAN en Afrique Centrale, pour densifier et tonifier les perspectives du projet continental d’Atlas linguistique, qui constituait l’un des principaux points à l’ordre du jour.

A la réunion de Bamako, outre les membres statutaires du Comité présents à ces assises, prenait également part l’ancien Secrétaire Exécutif a. i. de l’ACALAN, Monsieur Adama Samassekou, qui porta sur les fonts baptismaux l’Académie Africaine des Langues naissante.