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En guise de lancement de la campagne de médiatisation des J2C 2013 qui se dérouleront du 8 au 10 octobre 2013, le Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA, le professeur Charles Binam Bikoi, a offert un déjeuner de presse ce jeudi 3 octobre 2013 dans l’après-midi, auquel prenait part un important panel de médias tant locaux qu’internationaux. Voir.


Dans une ambiance de convivialité et de confraternité, il a commencé par retracer les circonstances de la genèse de cette Institution, dans la mouvance de la renaissance culturelle africaine, sous l’égide de l’OUA et de l’UNESCO, dans les années 70, et qui vu naître 5 institutions culturelles ayant mandat de développer la culture africaine, chacune couvrant 1 grande aire géographique du continent. Il était pour lui important de souligner que, de ces 5 institutions, seules 2 sont restées actives, le CELHTO (Centre d’Etudes Linguistiques et Historiques par Tradition Orale) pour l’Afrique de l’Ouest et le CERDOTOLA pour l’Afrique Centrale. Toutefois le CELHTO fonctionne aujourd’hui davantage comme une représentation de l’UNESCO. En sorte que le CERDOTOLA reste la seule institution réellemnent africaine portant la lourde responsabilité de promouvoir la culture africaine.

Le propos introductif du Secrétaire Exécutif a suscité un vif intérêt chez les journalistes, ce qui a donné lieu à des échanges très riches et instructifs, sur la place de la culture et des langues africaines, comme socle de construction d’une humanité africaine fière d’elle-même. La « palabre » était donc déjà sur les rails, définitivement lancée, et cela laissait présager que les J2C feraient courir du monde à partir du 8 octobre 2013.

 

NOTE D’INFORMATION POUR LES MEDIAS 

Langues et traditions africaines au cœur de l’Afrique. A la suite d’importantes réformes structurelles que le CERDOTOLA a engagées depuis 2010, et dont l’accord de partenariat sur la culture et la sauvegarde de langues africaines signé à Paris en France, le 12 avril 2013 avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), l’institution sous régionale entend s’ouvrir au grand public en organisant des Journées de Communication les 08, 09 et 10 octobre 2013 au siège du Centre de Recherche et de Documentation sur les Traditions et les Langues Africaines (CERDOTOLA) à Bastos. La thématique « Pour un homme africain fier de sa tradition africaine » sous laquelle sont placées les J2C, est un appel.

L’objectif de cet événement est de faire connaître le CERDOTOLA comme institution de coopération sous-régionale dans le secteur des sciences humaines et sociales appliquées à la connaissance de l’univers traditionnel, de l’histoire, des langues et du patrimoine culturel africains. Il s’agit aussi de familiariser le grand public avec son organisation, ses missions et son mandat au service de la renaissance africaine. Fondé en 1977 à l’initiative des pays d’Afrique Centrale et sous l’impulsion de l’UNESCO et de l’OUA. Le siège du CERDOTOLA est à Yaoundé au Cameroun. Il compte aujourd’hui onze Etats membres et plusieurs organisations, fondations ou institutions partenaires. 
Les J2C vont rassembler pendant trois jours, l’ensemble des acteurs du secteur de la culture autour de plusieurs articulations. Deux volets seront pris en compte :
-la présentation des activités du CERDOTOLA, ses missions et ses réalisations, des visites guidées, expositions des productions, médiathèque, photothèque, dédicace, exposition-vente ; vernissage
-et la palabre scientifique.
Autour de cette palabre scientifique, les experts apporteront des réponses aux multiples questionnements sur l’avenir de l’Afrique, dans un monde globalisé.
LES JOURNEES DE COMMUNICATION DU CERDOTOLA : WHY ?
Face aux nombreux challenges touchant au développement de l’Afrique, dans un contexte marqué par des crises sociopolitiques, identitaires et économiques, le patrimoine culturel s’impose plus que jamais comme socle pour le développement économique et social. En plus de son rôle de catalyseur de nouveaux secteurs d’activités économiques en Afrique, le patrimoine culturel, dans sa double composante matérielle et immatérielle, est aussi une source sûre de créativité, de découverte mutuelle, d’affirmation des identités, de fierté, de cohésion nationale et d’image de marque. Grâce à la valorisation de toutes les composantes du patrimoine, le Centre International de Recherche et de Documentation sur les Traditions et les Langues Africaines (CERDOTOLA) contribue à la pérennisation de la culture africaine et à l’émergence d’un dialogue fécond entre les peuples. Le CERDOTOLA entend donc à travers ces journées, inviter les africains à revenir sur leurs sources pour en faire des ressources afin que, l’homme africain soit fier de sa tradition africaine. Il s’agit de se décomplexer, de proposer un humanisme fondée sur les valeurs partagées. La connaissance et l’utilisation de nos langues, la maitrise de notre histoire, et la valorisation de la pensée africaine, de nos savoirs, savoir- être et savoir-faire, dans l’appropriation des notions de gouvernance sont des indicateurs et facteurs essentiels pour la construction de la renaissance et de la fierté africaines.
Les participants
Les participants attendus à cet événement sont rattachés à différentes institutions. Il s’agit de :
-Universitaires ;
-Chercheurs ;
-Etudiants ;
-Représentations diplomatiques ;
-Milieux de recherche ;
-Mouvements et associations culturels ;
-Représentations ethniques ;
-Institutionnels (UA, CEMAC, ALACAN, etc.) ;
-Administrations sectorielles (MINAC, MINTOURISME, MINESEC, MINEDUB, MINESUP, etc.) ;
-Organisations de la Société Civile ;
-Médias ;
-Grand public. 

Portrait du Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA

Il est né le 26 juillet 1951, de père et de mère camerounais. Marié et père de 05 enfants, Charles Binam Bikoï a reçu une éducation presque exclusivement occidentale, malgré le rôle de patriarche basaa que jouait son grand-père dans sa communauté. Il entre à l’école de la mission catholique d’Otelé à l’âge de 5 ans. C’est au collège Libermann de Douala, alors sous la direction des jésuites de la province de Paris, qu’il entame son secondaire ; Un tour de trois ans au petit séminaire de Bonépoupa, puis retour au collège Libermann en classe de Seconde.
Son parcours académique est marqué par plusieurs orientations : 
À son entrée à l’université de Yaoundé, il s’inscrit en lettres modernes françaises et suit parallèlement les cours de Droit. Il obtient un diplôme d’études supérieures (D.E.S) en philosophie avec un thème de mémoire orienté vers l’anthropologie culturelle et sociale : « l’Orphelin dans la littérature orale des basaa, béti et bulu du Cameroun ». C’est ensuite à l’université Michel de Montaigne de Bordeaux III qu’il obtient un diplôme d’études approfondies (D.E.A) en littérature générale et comparée et un autre en ethnologie, ainsi qu’un certificat international d’écologie humaine à l’université Victor Segalen de Bordeaux II. Il est titulaire d’un doctorat en littérature générale et comparée et, d’un doctorat D’Etat ès lettres et sciences humaines. Il est directeur de recherche et professeur d’université.
Les orientations académiques de Charles Binam Bikoï vont vite être mises à contribution. En effet, jeune, il se lance dans la recherche dés 1975. Cette année-là se tient la première session du Conseil national de la Recherche Scientifique et Technique, dont les travaux couronnent de nombreuses initiatives nationales en faveur de la formation d’un système de recherche crédible au cameroun. Seront crées par la suite : l’Institut national de l’éducation (I.N.E), l’Office national de la recherche scientifique et technique (O.N.A.R.E.S.T), puis la Délégation générale à la recherche scientifique .La recherche dans le domaine des traditions orales fait l’objet d’une approche régionale, avec la participation du Cameroun à la création du CERDOTOLA en 1977.
C’est au sein de ces différentes institutions que Charles Binam Bikoï a peaufiné ses orientations, trouvant un creuset à l’expression de ses aptitudes et faisant l’expérience de la vie professionnelle. A l’INE, il est affecté au département de langues et littérature ; en 1980, il est nommé chef de service des publications à la délégation générale à la recherche scientifiques et technique avec pour mission de créer l’édition scientifique au Cameroun et de mettre sur pied un centre de documentation. Le 18 avril 1984, un décret présidentiel porte création d’un ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, il y occupe le poste de chef service de la coopération scientifique, puis de chargé d’étude, avant d’être Directeur de la coopération scientifique et technique. Il est par ailleurs chercheur associé au centre national de la recherche scientifique et technique (C.N.R.S) de France. En 1998, il est nommé administrateur du Cameroun au CERDOTOLA, mais l’institution bat de l’aile et veut disparaître… En 2004, il est sollicité par le gouvernement camerounais pour revivifier le centre, lui créer une visibilité internationale, repositionner les différents Etats membres dans leurs obligations et ainsi, rendre le centre attractif pour ses différents partenaires. Son combat pour faire connaître la pensée et la culture africaines jusqu’alors considérées comme de simples traditions folkloriques trouve en cette institution un nouveau champ d’épanouissement et d’expression de celles-ci.
Dans ce XXIe siècle consacré à la diversité culturelle, « Ne survivront que les cultures qui, dit-il, se seront infrastructurées de manière adaptée aux exigences du siècle ». 
Et, Le programme- cadre scientifique du CERDOTOLA 2007-2015 s’inscrit dans cette perspective.
Charles Binam Bikoi Spécialisé dans l’étude des civilisations anciennes et de la tradition orale, est l’auteur de nombreuses publications consacrées à la littérature traditionnelle de l’Afrique, prise comme littérature tout court.

Sa Bibliographie indicative
—Binam Bikoï Charles, Mpomo, le prince de la grande rivière – Epopée nzimé du Cameroun recueillie auprès de Daniel Minkang, Paris, Karthala, 2007
—Binam Bikoï Charles, La Religion des Bassa du Sud-Cameroun, in Cultures Anciennes et Dynamiques Actuelles, CNRS, 1985.
—Binam Bikoï Charles, Soundjock Emmanuel, Les contes du Cameroun, CEPER, 1984.
—Binam Bikoï Charles, Le Voyage et le Mythe de l’Homme Mûr dans la Tradition Orale du Conte Bassa, Thèse de Doctorat de 3e Cycle, Université de Bordeaux III, 1983.
—Binam Bikoï Charles, De la Création Littéraire dans le Conte Traditionnel Oral. L’Exemple des Contes du Voyage, Yaoundé, CERDOTOLA, 1983.
—Binam Bikoï Charles, Au Coin du Feu, Récits des Veillées d’Afrique, en collaboration avec Séverin Cécile Abega, Yaoundé, CEPER.
—Binam Bikoï Charles, L’Orphelin dans la Littérature Orale des Bassa, D.E.S., Université de Yaoundé, 1975.
—Binam Bikoï Charles, Contes du Pays des Rivières, Paris, Edicef, 1978.
—Binam Bikoï Charles, Contes du Cameroun, Paris Edicef, 1978.
—Binam Bikoï Charles, Les Contes du Cameroun, Manuel d’Initiation À la Littérature Orale, Yaoundé, CEPER, 1978.

« L’on retient de l’histoire du monde qu’aucun pays ne s’est développé en dehors de sa culture, « en se couchant sur la natte des autres ». Ceci sera encore plus vrai dans un 21ème siècle dont on s’accorde à penser qu’il sera celui des savoirs, des savoir-faire et des savoirs être. C’est pourquoi il est important pour l’Afrique d’accéder au patrimoine scientifique et technique existant et à venir, à la constitution duquel elle a contribué de manière significative, mais aussi d’accorder une place prépondérante aux valeurs culturelles qui sous-tendent nos sociétés afin de dégager des normes et pratiques susceptibles de fonctionner comme des filtres et d’encourager des pratiques propices au développement. L’Afrique a une histoire et des cultures puissantes. ».