Entretien avec le Dr DJIAFEUA Prosper, IPN, Chef Section des Arts, Langues et Cultures Nationales au Ministère des Enseignements Secondaires du Cameroun (MINESEC).

Question : Aujourd’hui (28/03/2018) se célèbre la Journée Internationale de la Langue Maternelle (JILM) couplée à la Journée Nationales des Arts et Cultures à l’Ecole (JNACE) au Ministère des Enseignements Secondaires. Cette célébration, pourquoi et avec quel impact ?

Réponse : La Journée Internationale de la Langue Maternelle (JILM) est célébrée tous les 21 février de l’année dans le monde entier depuis l’an 2000 afin de promouvoir la diversité linguistique et culturelle ainsi que le multilinguisme. La date du 21 février a été choisie en hommage à trois «martyrs de la langue» originaires du Bengale, abattus par la police à Dhaka (aujourd’hui, capitale du Bangladesh) les 21 et 22 février 1952 au Pakistan, nouvellement créé, parmi des manifestants qui demandaient que leur langue maternelle, le bengali, soit déclarée langue nationale à côté de l’ourdou.

Depuis 2008, le Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) célèbre cette Journée à l’effet de :

  • sensibiliser la communauté éducative sur l’importance des Langues Nationales en tant qu’élément fondamental de l’enracinement culturel de l’apprenant ;
  • évaluer la mise en œuvre de l’enseignement des Langues et Cultures Nationales dans l’Enseignement Secondaire par le biais des prestations des élèves ;
  • mener des activités d’animation centrées sur le patrimoine linguistique endogène.

A côté de la Journée Internationale de la Langue Maternelle, il existe une Journée Nationale des Arts et Cultures à l’Ecole (JNACE) qui a lieu chaque deuxième vendredi du mois de mars. Elle a été créée, elle aussi, en 2008, par le Ministre des Enseignements Secondaires pour concrétiser l’une des dispositions de la Loi n°98/004 du 14 avril 1998 d’Orientation de l’Education au Cameroun portant sur l’enracinement culturel du citoyen et valoriser l’éducation artistique en tant que facteur de créativité, d’inventivité, d’expressivité et d’imagination chez l’apprenant.

Pendant deux années, les deux manifestations ont eu lieu chacune en ses lieux et jours. Cependant, à partir de 2011, l’administration du MINESEC a opté pour une célébration couplée des deux journées, à l’une ou l’autre des dates qui leur sont dédiées dans le calendrier de l’année scolaire, à cause de la similitude des activités intellectuelles et ludiques qui les meublent généralement. Elles peuvent aussi se célébrer à une date légèrement décalée pour une raison de force majeure comme celle liée au changement survenu à la tête du Ministère au mois de mars de cette année.

A présent, s’il nous était donné de mesurer l’impact de la célébration de la Journée Internationale de la Langue Maternelle couplée à la Journée Nationale des Arts et Cultures à l’Ecole en milieu scolaire, nous insisterions surtout sur l’amélioration des représentations des langues et cultures nationales dans ce contexte. En effet, le regard qui y est porté sur ces éléments patrimoniaux a littéralement changé. Il est désormais très loin de nous l’image des élèves humiliés et forcés de porter le « symbole » de stigmatisation parce qu’ils ont parlé l’idiome local dans l’enceinte scolaire.

 

Question : Pouvez-vous faire le point sur l’enseignement des Langues et Cultures Nationales au Secondaire ?

Réponse : Les Langues et Cultures Nationales ont été introduites comme discipline scolaire au MINESEC en 2008. L’enseignement a démarré par une expérimentation dans 5 (cinq) établissements pilotes (le Lycée général Leclerc de Yaoundé, le Lycée d’Akwa de Douala, le Lycée classique et moderne de Garoua, le GHS de Njinikom et le Lycée classique de Bafang). En 2009, il a été étendu à deux autres établissements, les Lycées classiques et modernes de Ngaoundéré et d’Ebolowa.

La mise en œuvre de cet enseignement s’est faite de manière progressive selon le tryptique expérimentation-extension-généralisation. Après avoir élaboré les programmes d’études, choisi les établissements pilotes et les enseignants expérimentateurs parmi les professeurs des autres disciplines ayant des prérequis en linguistique et littérature africaines ou en anthropologie culturelle, les Inspecteurs de Langues et Cultures Nationales ont supervisé les premiers enseignements de la discipline au sous-cycle d’observation (classes de 6ème et 5ème du sous-système francophone et Forms 1 et 2 du sous-système anglophone) dans les établissements pilotes pendant deux ans. Par la suite, le Ministère a procédé à une évaluation du projet avant d’opérer son extension horizontale dans d’autres établissements, et vertical, au sous-cycle d’orientation (4ème et 3ème[1]/F3, F4 et F5).

Au sous-cycle d’observation, les cours de Langues Nationales n’ont pas pour cible une langue nationale spécifique mais ce que nous appelons le « répertoire linguistique de la classe » qui est constitué par l’ensemble des Langues Nationales des apprenants dans une classe donnée. Ces langues servent de cadre d’illustration des apprentissages dont les contenus portent sur la phonétique et la grammaire appliquées. Les graphèmes enseignés appartiennent à l’Alphabet Général des Langues Camerounaises (AGLC). Les éléments de grammaire, supposés ouvrir l’esprit du jeune élève qui, jusque-là, n’a appris que les formes et les structures des langues indo-européennes, font partie de la morphologie et de la syntaxe des langues africaines. Les cinq modules du programme d’études de Langues Nationales traitent de la diversité linguistique camerounaise, des productions segmentales, des productions suprasegmentales, des syntagmes nominaux, des syntagmes verbaux et des phrases.

Les Cours de Cultures Nationales, quant à eux, ne se focalisent pas sur une culture particulière mais sur la diversité culturelle nationale, les pratiques culturelles relatives aux modes de vie et les manifestations culturelles relatives aux événements marquants de la vie (naissance, mariage et mort).

Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, l’expérimentation de l’enseignement des Langues et Cultures Nationales au sous-cycle d’observation s’est soldée par une évaluation du projet. Celle-ci s’est faite sur la base d’une enquête destinée principalement aux enseignants et aux élèves des classes expérimentales. Ladite évaluation s’étant avérée positive, le Ministre a autorisé l’enseignement de cette discipline dans 74 établissements publics et privés (Arrêté n° 234/12/MINESEC/IGE/IP/LAL du 24 septembre 2012). Quelques mois avant la publication de cet arrêté, il a signé la note de service n° 63/12/MINESEC/IGE/IP/LALE ne réservant l’enseignement des Langues et Cultures Nationales qu’aux établissements qui en auront exprimé une demande motivée par la disponibilité des ressources humaines et didactiques et qui auront obtenu de lui une autorisation. Par la même note de service, étaient désignés les cinq établissements pilotes devant servir de cadre expérimental pour l’enseignement des Langues et Cultures Nationales particulières en classe de 4ème et F3. Il s’agissait notamment du Lycée classique et moderne de Ngaoundéré, du Lycée Général Leclerc, du Lycée d’Akwa de Douala, du Lycée classique de Bafang, du GHS de Njinikom, du Lycée classique et moderne d’Ebolowa ainsi que du Lycée classique et moderne de Garoua.

Les programmes d’études des classes de 6ème et 5ème /F1 et F3 dont l’élaboration selon l’Approche par les Compétences (APC) avait démarré en 2007, étaient validés et signés en 2014 (Arrêté n° 263/14 du 12 août 2014 portant définition des programmes d’études des classes de 6ème et 5ème). Ceux des classes de 4ème et 3ème / F3, F4 et F5 étaient aussi validés et signés la même année (Arrêté n° 419/14/14/IGE/IP/LAL du 9 décembre 2014 portant définition des programmes d’études des classes de 4ème et 3ème / F3, F4, F5 de l’enseignement secondaire général).

Les conditions étaient désormais réunies pour passer à la deuxième phase du projet (la phase d’extension verticale du projet au sous-cycle d’orientation) :

  • programmes d’études validés et signés ;
  • première promotion des enseignants de Langues et Cultures Nationales formés à l’ENS de Yaoundé et opérationnelle depuis la rentrée scolaire 2011/2012 ;
  • textes de cadrage juridique disponibles ;
  • élèves recrutés et présents en classe ;
  • suivi et contrôle pédagogiques assurés par des hommes et des femmes engagés et dévoués sur toute l’étendue du territoire national[2].

De nos jours, on peut estimer à une centaine le nombre d’établissements qui enseignent les Langues et Cultures Nationales dans les lycées et collèges au Cameroun. Toutes les régions du pays sont concernées avec un fort taux de couverture dans les Régions de l’Ouest, du Centre, du Littoral et du Sud.

Les dernières informations utiles sur le sujet ont trait à l’introduction, à compter de la session d’examen de 2018, d’une épreuve facultative de Langues et Cultures Nationales au BEPC. Les statistiques des résultats des apprenants au BEPC constitueront un premier critère d’évaluation de l’enseignement des Langues et Cultures Nationales au premier cycle de l’enseignement secondaire. Mais, il faudra mener une évaluation sur la base d’une enquête de terrain pour obtenir des résultats plus probants et aboutir à des conclusions plus pertinentes et généralisables. Toutefois, les programmes d’études des Langues et Cultures Nationales du second cycle sont en cours d’élaboration dans le cadre d’une grosse activité de réforme curriculaire en cours au MINESEC.

 

Question : Vous avez parlé de l’enseignement des Langues Nationales particulières à partir des classes de 4ème / F1. Comment arrivez-vous à opérer un choix sur la pléthore des langues que compte le Cameroun ?

Réponse : L’une des difficultés que certains Camerounais brandissent pour s’opposer à l’enseignement des Langues Nationales est celle du choix des langues. En effet, beaucoup disent craindre que le choix de telle langue au lieu de telle autre n’engendre des problèmes qui remettent en question « l’unité nationale si durement acquise ». Aussi pensent-ils que l’érection des langues officielles (français et anglais) au statut quasi exclusif de langues de communication de l’Etat a permis de réduire les tensions sociales qui naîtraient d’une politique linguistique privilégiant certaines Langues Nationales au détriment des autres.

L’option de l’Etat du Cameroun telle qu’elle est exprimée dans sa Constitution est celle de la promotion intégrale de tout le patrimoine linguistique national : « Fier de sa diversité linguistique et culturelle, élément de sa personnalité nationale qu’elle contribue à enrichir… (Préambule). La République du Cameroun… Elle œuvre pour la protection et la promotion des langues nationales (Titre premier, Article premier, alinéa 3». Ce parti pris constitutionnel relaie quasiment la pensée de Paul Biya (1987 : 117)[3] sur la question: « il convient donc de laisser épanouir toutes nos fleurs linguistiques, phase historique nécessaire et indispensable à la confection du bouquet culturel national ». La loi n°98/004 du 14 avril 1998 d’Orientation de l’Education au Cameroun elle, n’exclut pas de langues nationales lorsqu’elle aborde le sujet. L’un des objectifs de l’éducation selon cette loi, est « la promotion des langues nationales » (Art 5, alinéa 4).

Dans ses principes, l’enseignement des Langues et Cultures Nationales au Secondaire est en phase avec ce consensus sur la promotion et la protection de toutes les langues et les cultures nationales camerounaises.

De manière concrète, les autorités du MINESEC en charge de l’enseignement des Langues et Cultures nationales ont divisé le Cameroun en deux principales zones :

  • Les zones rurales (linguistiquement homogènes) ;
  • Les zones urbaines de brassage linguistique.

Après avoir fait ce découpage en zone linguistiquement homogène et en zone linguistiquement hétérogène, ces autorités ont fait les propositions suivantes :

  • En zone rurale, la seule langue de la localité est enseignée.
  • En zone urbaine, du fait de l’hétérogénéité ethnolinguistique de la population scolaire, la langue ou les langues nationales véhiculaires/majoritaires locales sont soumises au choix des apprenants, en fonction de la disponibilité des ressources humaines, didactiques et matérielles.

Pour orienter le choix des premières Langues Nationales expérimentales, avec la collaboration des experts de l’Association Nationale des Comités de Langues Camerounaises (ANACLAC), des critères de classification des langues ont été établis. Pour être éligible, une langue doit :

  • Avoir déjà été expérimentée au Primaire et au Secondaire ;
  • Disposer du matériel expérimental initial ;
  • Disposer de ressources humaines de développement ultérieur du matériel et de formation immédiate du personnel ;
  • Avoir une communauté sensibilisée et prête à participer à son développement ;
  • Avoir un comité de langue actif et dynamique;

En dehors de ces critères internes à la langue, on a aussi fixé comme critère de choix de langue, la représentativité zonale/régionale de la langue pour s’assurer que l’ensemble du territoire national est concerné par cette innovation pédagogique.

Ces critères n’ont malheureusement pas pu être appliqués à l’entame du processus. En effet, l’option de démarrage du projet n’a pas accordé une priorité au choix des Langues Nationales mais à celui des établissements scolaires. Ainsi, au lieu de choisir les Langues Nationales pilotes ainsi que les établissements pilotes dans lesquels on allait les enseigner, c’est le contraire qui s’est opéré. Les établissements choisis, il fallait trouver une astuce pour enseigner effectivement les Langues Nationales. D’où la création du concept de « répertoire linguistique de la classe » qui désigne l’ensemble des Langues Nationales dont les apprenants sont locuteurs dans une classe donnée.

Pour mettre en œuvre cette hypothèse très contraignante dans l’organisation didactique de la classe, on a décidé d’enseigner en classe de 6ème et de 5ème les généralités sur la phonétique et la grammaire appliquées à ce répertoire linguistique de la classe. L’enseignement des Langues Nationales particulières était ainsi renvoyé au sous-cycle d’orientation.

Cette option s’est avérée ainsi être la seule possible dans le contexte de l’introduction des Langues Nationales au Secondaire à cette période-là pour un certain nombre de raisons :

  • La politique linguistique nationale n’offrait pas la possibilité de choisir les langues nationales à enseigner ;
  • Le Département des Langues et Cultures Camerounaises de l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé (ENS), n’avait pas pu faire admettre le critère de choix des Langues Nationales comme principe d’admission des élèves-professeurs dans sa filière ;
  • Depuis sa création, l’ENS de Yaoundé s’est distinguée par la formation d’un échantillon d’élèves-professeurs très peu représentatifs de la diversité linguistique camerounaise. Ainsi, la probabilité pour certaines Langues Nationales d’avoir dans cette filière ses locuteurs est devenue quasi nulle.

Au demeurant, l’impossibilité d’opérer une planification adéquate des Langues Nationales en vue d’une formation des élèves-professeurs conséquente a contraint les autorités du MINESEC à se servir uniquement des lauréats de l’ENS comme critère d’ouverture de la filière Langues et Cultures Nationales dans un/des établissement (s) appartenant à la communauté linguistique dont ce produit est originaire. Et comme la probabilité pour une langue d’avoir un de ses locuteurs comme lauréat chaque année n’est possible que pour quelques Langues Nationales privilégiées, beaucoup d’établissements se contentent d’un seul enseignant depuis des lustres.

 

Question : Quelles sont les difficultés qui ont jalonné le parcours de cet enseignement et les activités en perspective ?

Réponse : Si les représentations des Langues Nationales dans le système éducatif camerounais ont évolué positivement, cela est la résultante d’un travail titanesque. Le chemin a été et demeure semé d’embuches. On peut citer entre autres :

  • la non implémentation de la politique linguistique et éducative suggérée à l’entame du processus, fondée sur le choix des langues expérimentales en fonction de critères établis et une planification rigoureuse de la formation d’élèves-professeurs sélectionnés parmi les meilleurs locuteurs de ces langues;
  • La non application rigoureuse des étapes de mise en œuvre d’une innovation pédagogique à l’école ;
  • l’insuffisance des enseignants en quantité et en qualité : le quota de candidats admis au concours d’entrée à l’ENS de Yaoundé dans la filière Langues et Cultures Camerounaises est allé décrescendo depuis son ouverture en 2008 (de 45 à 20) ; le second cycle de cette filière a été fermé une seule année après son ouverture ;
  • la faiblesse du quota horaire alloué aux Langues Nationales dans les lycées et collèges (02 heures/semaine au sous-cycle d’observation et 01 heure à partir de la classe de 4ème) ;
  • le non-respect des quotas horaires prévus dans les programmes officiels par certains chefs d’établissement ;
  • l’absence de manuels didactiques ;
  • le faible niveau de standardisation et de modernisation des Langues Nationales ;
  • l’attitude mitigée de certains membres de la communauté éducative ;
  • la non existence de la filière Langues et Cultures Nationales dans toutes les Ecoles normales supérieures du Cameroun et la fermeture précipitée de ladite filière dans certaines universités camerounaises faute d’étudiants;
  • la non maîtrise des langues nationales par les élèves du fait de l’abandon progressif de ces langues dans les familles ;
  • le caractère encore très embryonnaire de l’enseignement des langues nationales dans l’éducation de base ;
  • l’insuffisance des ressources financières ;
  • l’absence d’une structure nationale de coordination des activités liées à la promotion du patrimoine linguistique et culturel national

En perspective, il faudra :

  • continuer à travailler d’arrache-pied pour que les Langues Nationales camerounaises aient un visage plus reluisant dans l’arène des langues que constitue le système éducatif camerounais. A ce titre, on peut emprunter à l’auteur français, Joachim Du Bellay, le terme « défense et illustration » pour caractériser avec exactitude le travail qu’il y a à faire pour redorer le blason de ces langues. Malgré tous les efforts fournis, elles ne seront pas à l’abri de la « glottophagie » ;
  • continuer à élaborer et à réviser les programmes d’études ;
  • assurer un meilleur encadrement des nombreux enseignants vacataires ;
  • poursuivre la réflexion pour que les Langues et Cultures Nationales interviennent dans tous les examens certificatifs du système éducatif camerounais ;
  • Sensibilisez davantage la communauté éducative nationale pour faire évoluer positivement leurs représentations des Langues et Cultures Nationales ;
  • Développer des stratégies pour amener les différents maillons de la chaîne éditoriale à s’intéresser à l’édition en Langues Nationales ;
  • Développer des stratégies afin que les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Cameroun investissent davantage dans la promotion des langues nationales ;
  • Développer des stratégies pour que les ONG à vocation linguistique s’intéressent et participent aux activités menées dans le cadre de l’enseignement des langues nationales ;
  • Susciter la création des comités/académies de Langues Nationales camerounaises ou encadrer celles existantes afin qu’elles assurent effectivement la standardisation et la modernisation des langues.

 

Question : Avez-vous des doléances à présenter ?

Réponse : Nos doléances découlent des activités en perspective qui précèdent :

  • Que les établissements qui dépendent du Ministère de l’Enseignement Supérieur forment davantage des enseignants de Langues et Cultures nationales (Solliciter l’élargissement de l’offre de formation des formateurs en Langues et Cultures Nationales dans l’Enseignement Supérieur) ;
  • Que l’Etat alloue un budget substantiel à l’enseignement des Langues et Cultures Nationales ;
  • Que les partenaires bilatéraux et multilatéraux de l’Etat investissent davantage dans la promotion des Langues et Cultures Nationales ;
  • Que les auteurs et les éditeurs s’intéressent à l’écriture en langues nationales ;
  • Que les membres des communautés camerounaises aient des représentations positives des Langues et Cultures Nationales (parler les langues nationales en famille);
  • Que les acteurs de la société civile interviennent dans la promotion des Langues et Cultures Nationales ;
  • Qu’il y ait une collaboration étroite entre la commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme et les structures et ministères en charge de l’enseignement des Langues Nationales ; cette commission ne doit pas être seulement un creuset du vivre ensemble, mais aussi un cadre où l’on recherche des solutions pour assurer la « protection et la promotion » des Langues Nationales.

Merci !

Propos recueillis à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de Langue Maternelle couplée à la Journée Nationale des Arts et Cultures à l’Ecole, Edition 2018, par Théophile Tatsitsa.

(c) Espace CERDOTOLA: https://fr.cerdotola.org/category/le-saviez-vous

Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines.

Institution Inter-Etats de coopération scientifique pour la préservation, la diffusion et la mise en valeur du patrimoine africain.

www.cerdotola.org

Chaine Youtube

https://www.youtube.com/channel/UCWb2VZ3oDJaB-3cGhWUjypg

————————————————————–

[1] Le texte d’application de la loi d’orientation de 1998 prévoyant un sous-système francophone ayant un 1er cycle d’enseignement secondaire de 5 ans n’ayant pas encore été signé, les responsables du MINESEC ont gardé un 1er cycle de 4 ans (6ème, 5ème, 4ème et 3ème).

[2] Depuis 2006, les responsables de la supervision pédagogique, notamment les Inspecteurs pédagogiques nationaux et régionaux de Langues et Cultures Nationales, sont nommés progressivement.

[3] Biya Paul. 1987. Pour le libéralisme communautaire. Pierre-Marcel Favre.