Une conférence internationale ouverte hier à Yaoundé rassemble des professionnels du secteur, afin de trouver des pistes pour la sauvegarde de ces précieux documents.

© Cameroon Tribune,  29 juillet, 2021

Par Monica NKODO,

L’image a marqué les conservateurs des biens documentaires. En 2013, la destruction filmée et diffusée de la grande bibliothèque de l’Institut Ahmed-Baba de Tombouctou au Mali, par un groupe de terroristes a choqué plus d’un. Une bonne partie de ce temple riche de siècles d’écrits et de mémoire partait en fumée, sans possibilité de retour en arrière. Dans les guerres et autres conflits, les bibliothèques, les musées, etc. parmi les lieux détenteurs de l’histoire d’une Nation, sont des victimes collatérales. Ils sont saccagés, incendiés, réduits à rien. En Afrique centrale, la montée du terrorisme et des conflits pour les luttes de pouvoir ont causé des dommages irréversibles au patrimoine documentaire. Son importance pour le développement, la culture et l’élévation spirituelle d’un pays exige qu’il soit préservé.

Raison d’être de la conférence internationale organisée du 28 au 29 juillet 2021 à Yaoundé sous le thème :<<Conservation et préservation du patrimoine documentaire en Afrique centrale : piliers de la réconciliation et de la consolidation de la paix >>. A l’ouverture hier, les fondations de cette rencontre ont été énoncées par ses différents initiateurs, à savoir le Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola), la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (IFLA), l’Unesco, et bien d’autres. << Le patrimoine documentaire fait partie des leviers de construction de cette Afrique que nous souhaitons plus grande dans divers domaines. Nous allons nous efforcer à trouver des réponses à cette menace qui pèse sur la richesse documentaire de la sous-région. Nous avons pour perspective d’outiller tous les professionnels présents >>, a souligné Jean Eudes Biem, chercheur associé au Cerdotola.

Quel est l’état des lieux du patrimoine documentaire de l’Afrique centrale actuellement ? Comment peut-il intervenir dans la consolidation de la sous-région ? << Le patrimoine documentaire est la préservation du savoir d’un peuple >>, a précisé Christian Ndombi, chef du secteur Culture au Bureau régional multisectoriel de l’Unesco pour l’Afrique centrale à Yaoundé. Christian Ndombi a d’ailleurs rappelé les freins à la sauvegarde du patrimoine documentaire. Les mesures de conservation du patrimoine ne sont pas un objet de préoccupation des Etats. Les budgets consacrés à ce patrimoine sont faibles ou inexistants. Les infrastructures sont délabrées, et les professionnels ont besoin de formation. Une stratégie sous régionale est d’ailleurs envisagée au terme de ces travaux. Cette conférence internationale, dont l’objectif est de minimiser les risques de dégradation de cet élément primordial en explorant notamment la modernisation des outils de gestion de l’objet documentaire (nouvelles technologies), s’achève ce jour à Yaoundé.

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